La coupe

l'histoire

références essentielles

éclairage

ils ont fait le film

pour mieux comprendre

Juillet 98. Les jeunes novices d'un monastère tibétain en exil, en Inde, s'enflamment... pour la finale de la Coupe du Monde.

Orgyen est le plus ardent d'entre eux et, déterminé à voir la finale et son héros Ronaldo, va solliciter le Khempo, le supérieur du couvent, pour installer un écran de télévision dans le monastère.

Il faudra franchir beaucoup de difficultés pour que le football fasse intrusion jusque dans un des lieux les plus préservés du monde. 

haut de pageBhoutan- Australie - 1999 - 1h 33 - VF - VOST

Réalisateur : Khentse NORBU

Interprètes : Orgyen TOBGYAL - Neten CHOKLING - Jamyang LODRO

Images : Paul WARREN

Arrangements musicaux : Douglas MILLS

haut de page

Voici ce qu'en a pensé un critique - Cela n'engage que lui, mais peut vous éclairer
"La Coupe" est un petit film extrêmement bien fait. Il s'agit officiellement d'une production australienne, mais son style ressemble d'avantage au free-cinéma anglais des années 60- tournage en extérieurs, lumière naturelle, absence de zoom- qu'au cinéma asiatique.

Son côté "mignon" est contrebalancé par une absence de mièvrerie (les allusions à l'annexion du Tibet par la Chine restent sèches et discrètes et ne sombrent jamais dans le mélodrame). Rarement un film n'a célébré la télévision avec autant de joie. La parabole est installée, et ces moines sont soudains reliés au reste du monde. Leur regard innocent devant un match dont ils ne comprennent guère les commentaires en anglais et dont le déroulement, plus onirique que réaliste, échappe à toute logique (le troisième but de Petit contre le Brésil intervient avant le second de Zidane) risque de changer durablement la manière dont nous regardions auparavant un match de football.

Khyentse Norbu a eu l'excellente idée d'utiliser des chants traditionnels tibétains qui donnent à "La Coupe" un accent d'authenticité renforcé par des comédiens amateurs, trouvés pour la plupart dans le monastère où se déroule le film, et dont la rémunération aura été des plus baroques. Le jeune Jamyang Lodro, le héros, a ainsi monnayé son apparition en échange d'un voyage à Disneyland.

S. Blumenfeld - Le Monde

haut de pageKHYENTSE NORBU

Khyentse Norbu est l'un des plus importants lamas incarnés dans la tradition bouddhiste tibétaine contemporaine. Connu plus largement par son titre tibétain, son Eminence Dwongsar Jamyang Rinpoché, il naquit en 1961 et fut reconnu à l'âge de 7 ans comme la réincarnation de Jamyang Khyentse Wangpo(1820-1892), un grand réformateur et un saint qui a joué un rôle pivot dans la reprise et la sauvegarde du bouddhisme au Tibet au XIXème siècle.

Khyentse Norbu a poursuivi ses études au palais monastère de Gangtok sous le patronage du Maharajah de Sikkim, jusqu'à l'âge de 12 ans. Il a ensuite continué son éducation au Bhoutan puis en Inde, étudiant la philosophie bouddhiste jusqu'à l'âge de 23 ans. Il compte parmi ses tuteurs le quatorzième Dalaï Lama. La poursuite de la tradition bouddhiste est pour lui un mode de vie et il passe plusieurs mois chaque année en retraite solitaire méditative.

L'intérêt de Khyentse Norbu pour le cinéma a commencé avec une première expérience de la télévision à l'âge de 13 ans. La vidéo vint plus tard, à 19 ans, mais, dès lors, sa fascination pour l'impact émotionnel, le pouvoir de l'image et du son comme vecteur d'une idée n'a fait que grandir.

Il n'a jamais fréquenté d'école de cinéma, mais il a acquis sa première expérience sous la tutelle de Bernardo Bertolucci pendant la réalisation de "Little Buddha". Son éducation filmique a peu à peu grand dans l'étude des films de Ozu, Tarkovsky et Satyajit Ray. "La Coupe" est son premier long métrage.

Le mélange de son éducation bouddhiste classique et de son intérêt pour le cinéma comme mode d'expression en font l'un des interprètes du bouddhisme contemporain les plus provocateurs. Tout en conservant son attache à sa lignée, il cherche sans cesse à créer un passage lisible entre ancien et nouveau et entre Est et Ouest.

Khyentse Norbu dirige le monastère de Dzongsar à l'est du Tibet, est directeur spirituel dans deux centres de méditation et dans deux facultés de philosophie bouddhiste en Inde et au Bhoutan. Ces dernières années, il a établi plusieurs centres bouddhistes dans le monde, dont des centres de retraite au Canada et en Australie et de nombreuses communautés en Asie du Sud Est et en Europe.

Sources : Documentation du distributeur

 

 

haut de pageLE TIBET

La majorité de la population est formée par l'ethnie tibétaine ; les Chinois forment une minorité importante qui ne cesse d'augmenter en raison de la politique du gouvernement chinois qui cherche à modifier au profit des Chinois de souche le peuplement de la région. Le tibétain, qui appartient au groupe des langues sino-tibétaines, est parlé par la majorité de la population tibétaine, avec le chinois.

En 1990, la population du Tibet était officiellement estimée à 2 220 000 habitants. La seule grande ville est Lhassa, l'ancienne capitale politique du Tibet, dont la population était estimée à 310 000 habitants en 1987.

Religion et culture

Le Tibet est la terre d'origine d'une forme particulière de bouddhisme, le lamaïsme. Le lamaïsme, malgré la répression pratiquée par les autorités chinoises depuis 1959, est toujours pratiqué par la majorité des Tibétains. Le lamaïsme a adopté des éléments de la religion prébouddhique qui est connue sous le nom de bon, un culte qui intègre des éléments issus du chamanisme. Il existe également quelques minorités islamiques, chrétiennes et hindouistes.

Histoire

Les commencements de l'histoire du Tibet sont mal connus. Il semble que le pays ait été divisé en principautés qui, au VIe siècle, furent réunies sous l'autorité du roi Gnya-khri. Son fils établit des relations avec le monde indien et le monde chinois. C'est à cette époque que fut fondée Lhassa. À partir de la fin du VIe siècle, le Tibet mena une politique d'expansion agressive. Les Tibétains attaquèrent les populations frontalières de l'Inde et de la Chine, et les caravanes qui empruntaient la route de la soie. Cette expansion guerrière devait atteindre son point culminant en 763, quand les forces tibétaines envahirent la Chine et s'emparèrent, pour peu de temps, de la capitale Chang'an (l'actuelle Xian). C'est à peu près à la même époque qu'arriva au Tibet Padmasambhava, un religieux indien qui est à l'origine du bouddhisme pratiqué par les Tibétains.

Souveraineté mongole et lamaïsme

Le royaume tibétain contenu par les Indiens, les Arabes et les Chinois, entra, au IXe siècle, dans une période obscure. L'unité du pays se désagrégea. Le bouddhisme, pratiquement annihilé, ne connaîtra un nouvel élan qu'au XIe siècle avec l'arrivée de missionnaires venus d'Inde. Cette seconde "fondation" a eu des conséquences sur l'état politique et religieux du pays. La féodalité et la théocratie tibétaine se mirent en place vers cette époque. À côté de la noblesse, les monastères bénéficièrent d'une puissance accrue, sur le plan tant séculier que religieux. Dans certains d'entre eux, survivait la croyance traditionnelle suivante : le lama ou le supérieur de la communauté se réincarnait après sa mort dans un enfant ou un jeune homme qui devenait le nouveau chef du monastère. En 1240, des forces mongoles attaquèrent plusieurs monastères, et, en 1247, un grand lama fut désigné par Kubilaï Khan comme vice-roi chargé des affaires séculières du Tibet. L'administration de la région fut réorganisée sous les auspices des Mongols.

Le Tibet reprit son indépendance après la chute de la dynastie Yuan en 1368. Un gouvernement séculier fut restauré pendant une brève période au XVe siècle, tandis que le bouddhisme tibétain bénéficiait d'un nouvel essor grâce aux mesures énergiques du moine réformateur Tsong-kha-pa, qui fonda l'ordre religieux des Dge-lugs-pa, plus connu sous le nom de la secte des Bonnets jaunes. En 1578, le prince mongol Altan accorda au troisième abbé de la secte le titre de dalaï-lama (dalaï signifie "immensité de l'océan"). Altan amena également presque tous les Mongols sous l'autorité religieuse du dalaï-lama. Vers 1642, l'alliance des Mongols et de la secte gelugpa avait permis d'établir au Tibet un gouvernement théocratique sous l'autorité des dalaï-lamas qui devait subsister jusqu'en 1959, plus ou moins affaibli.

La souveraineté chinoise

Au début du XVIIIe siècle, les Mongols et les empereurs de la dynastie Qing intervinrent dans la vie politique du Tibet quand le sixième dalaï-lama, accusé d'imposture, fut déposé. Une guerre civile s'ensuivit à laquelle mit fin la Chine. En 1720, des troupes chinoises expulsèrent les Mongols et entrèrent dans Lhassa. Les empereurs Qing affirmèrent leur souveraineté sur le pays, en laissant à Lhassa des représentants et une petite garnison. En 1750, le gouvernement du pays fut de nouveau confié aux dalaï-lamas.

En 1788, les Gurkhas entrèrent en conflit avec les Tibétains qui ne durent leur salut qu'à l'intervention des armées de l'empereur Qianlong qui obligea les Gurkhas à signer la paix. Les Chinois en profitèrent pour resserrer leur contrôle sur le gouvernement tibétain. En outre, le clergé tibétain tout comme le gouvernement impérial choisirent de fermer le pays aux étrangers. La dynastie Qing ne s'impliqua pas dans les guerres du Tibet contre le Ladakh en 1842 ni contre le Népal en 1858. En 1904, le Tibet, qui était pratiquement libéré de la suzeraineté chinoise, fut envahi par les Britanniques qui s'inquiétaient de l'expansion russe en Asie centrale. En 1906, le vice-roi des Indes, lord Curzon, signa à Pékin une convention anglo-chinoise. Selon les termes de cet accord, l'Empire chinois obtenait la reconnaissance de sa souveraineté au Tibet. La convention prévoyait également le paiement d'une forte indemnité aux Britanniques, qui retirèrent leurs troupes. En 1907, les Britanniques et les Russes conclurent un accord par lequel ils s'engageaient à ne pas intervenir dans les affaires tibétaines.

L'indépendance du Tibet

L'accord anglo-chinois incita la dynastie des Qing à envahir le Tibet en 1910, mais, à la suite du renversement de la dynastie par la révolution en 1911, le Tibet devint de facto indépendant. Les troupes et les autorités officielles chinoises furent expulsées du pays en 1913. L'année suivante, une conférence réunit à Simla des représentants des autorités britanniques, chinoises et tibétaines. Il en résulta une convention provisoire qui portait sur l'harmonisation de leurs relations mutuelles et en particulier sur la question des frontières. La convention prévoyait également l'autonomie du Tibet et la souveraineté de la Chine sur le Tibet intérieur, qui avait une frontière commune avec la Chine. L'accord ne fut jamais ratifié par la Chine. En 1918, les relations tendues entre le Tibet et la Chine prirent la forme d'un conflit armé. Une trêve fut conclue en septembre 1918 avec l'aide des Britanniques. Des combats éclatèrent à nouveau en 1931. Le treizième dalaï-lama continua de gouverner le Tibet comme un État indépendant en tentant de s'appuyer sur la Grande-Bretagne qui finalement promit beaucoup mais tint peu.

La réintégration du Tibet dans l'État chinois

En octobre 1950, un peu plus d'un an après la proclamation de la République populaire de Chine, l'Armée populaire de libération envahit le Tibet. Les troupes tibétaines se débandèrent. Le gouvernement tibétain signa, le 23 mai 1951, un traité qui réunissait le Tibet à la Chine populaire en échange du maintien des droits du dalaï-lama et du respect des monastères. Les unités militaires chinoises atteignirent Lhassa en octobre 1951.

Une paix de compromis

Les deux parties respectèrent un temps cette paix de compromis, En 1953, l'Inde reconnut le rattachement du Tibet à la Chine. Le dalaï-lama fut élu vice-président du Congrès national du peuple, qui constitue l'assemblée législative chinoise. Un comité fut instauré en 1956 pour établir les bases d'une constitution tibétaine. Le dalaï-lama fut nommé président et le panchen-lama premier vice-président du pays.

L'insurrection du Tibet

Mais ces réformes entreprises à la hâte et l'idéologie marxiste heurtèrent un peuple de paysans et de moines, profondément religieux. En 1956, on apprit de source indienne et népalaise que les Tibétains se soulevaient et menaient des actions de guérilla contre le régime chinois. Mao Zedong déclara quelques mois plus tard que "le Tibet n'était pas encore prêt pour l'établissement d'un régime communiste". En 1958, d'importantes opérations de guérilla furent signalées à l'est du Tibet. On pense que cette rébellion fut provoquée par des tentatives d'instaurer des communes populaires semblables à celles qui existaient dans d'autres régions de la Chine. Au mois de mars 1959, une révolte d'une grande ampleur éclata à Lhassa. Le dalaï-lama s'enfuit en Inde à la fin du mois, il y fut rejoint par la suite par près de deux cent mille Tibétains. Les Chinois écrasèrent alors la révolte et nommèrent le panchen-lama à la tête de l'État. Les tribus Khampas poursuivirent leurs opérations de guérilla un certain temps, avant d'être écrasées. On estime à 87 000 morts les pertes des Tibétains au cours du soulèvement. Le 21 octobre 1959 et le 9 mars 1961, l'assemblée générale des Nations unies approuva une résolution qui déplorait la suppression des droits de l'Homme au Tibet.

Le Tibet province chinoise

Des dizaines de milliers de Tibétains s'enfuirent à l'étranger après l'invasion chinoise!; la plupart s'installèrent en Inde, et dans les royaumes himalayens du Népal et du Bhoutan. Le dalaï-lama établit un gouvernement en exil en Inde, à Dharamsala. En 1965, le Tibet reçut officiellement le statut de région autonome de la République populaire de Chine, et Pékin annonça que de profondes transformations socialistes allaient être entreprises dans la province. Pendant la révolution culturelle, les Gardes rouges intensifièrent les persécutions anti-religieuses, et dynamitèrent des centaines de monastères et de monuments bouddhistes. On estime qu'un sixième de la population tibétaine a disparu depuis 1950 à la suite des conflits des années 1950-1970.

Après la révolution culturelle, la Chine assouplit sa politique . Le panchen-lama, qui avait été démis de ses fonctions en 1964, retrouva sa place au sein du régime en 1978. Depuis cette date, il a exhorté plusieurs fois le dalaï-lama à revenir dans son pays. En 1980, tandis que le gouvernement annonçait la mise en place de réformes, le pays était ouvert au tourisme international. Certains monastères détruits par les Gardes rouges furent reconstruits et les grandes fêtes religieuses tolérées. Pourtant, en octobre 1987, éclatèrent de violentes manifestations qui dénonçaient le pouvoir chinois. L'attribution du prix Nobel de la paix au dalaï-lama (Tenzin Gyatso) en 1989, mal perçue par le gouvernement chinois, n'amena aucun changement de politique. En mai 1993, les autorités chinoises durcirent leur politique par un ensemble de mesures qui incluait la suppression de la liberté d'opinion, une stricte surveillance de la population, le contrôle des activités religieuses, et l'installation de colons chinois d'origine Han. En août 1993, des pourparlers eurent lieu entre les autorités chinoises et les représentants du dalaï-lama, mais le statu quo demeure. 

  haut de page<<Retour vers haut de page

<<Retour sommaire des carnets du festival

sommaire <<Retour vers le sommaire