autour du film


Pendant tout le tournage du film Khamsa, le réalisateur Karim Dridi a tenu un blog « Le making off  de Karim Dridi »

sur le site Rue 89. On y découvre le tournage de « Khamsa » et tout le travail en coulisses avant la sortie du film. Clic ICI

 Khamsa, d’origine arabe et hébreu et désignant le chiffre 5, est un symbole.

 Gitans : la loi française crée le citoyen de seconde zone. 

 Les camps gitans.

 Les profs qui veulent réconcilier l’école et les Gitans : le témoignage de Karim Dridi.

 Des réalisateurs contre le ghetto du « cinéma social », Karim Dridi parle du cinéma social.

 

 

Khamsa, d’origine arabe et hébreu et désignant le chiffre 5, est un symbole.

La khamsa ou khomsa, nom provenant des mots arabe (خمسة) et hébreu (חמסה) désignant le chiffre cinq, est un symbole utilisé comme amulette, talisman et bijou par les habitants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord de toutes confessions (musulmans, chrétiens et juifs séfarades) pour se protéger contre le mauvais œil.

L'appellation islamique alternative est celle de Main de Fatima ou d'Œil de Fatima en référence à Fatima Zahra, la fille du prophète Mahomet. Une autre appellation juive est celle de Main de Myriam, en référence à Myriam, la sœur de Moïse et Aaron.

La khamsa est une sorte de « main protectrice » ou de « main de Dieu ». Certains associent la signification des cinq doigts aux cinq livres de la Torah pour les Juifs, aux cinq piliers de l'islam pour les sunnites ou aux cinq du manteau (Ahl al-Kisa) pour les chiites. Cette symbolique a sans doute évolué dans le temps au regard des preuves archéologiques suggérant que la khamsa a précédé la naissance des deux religions. En effet, ce symbole pourrait être originaire de la religion punique où il était associé à la déesse Tanit. Récemment, des activistes pour la paix au Moyen-Orient ont choisi de porter la khamsa comme symbole des similarités d'origines et de traditions entre les croyances islamiques et juives.

Les doigts peuvent pointer vers le haut ou vers le bas selon les goûts ou la décoration qui y est associée.

Dans la tradition arabe :

La khamsa est essentiellement répandue dans le monde arabe et se voit vendue sous différentes formes, en particulier en Égypte, au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Elle est souvent peinte sur les façades des maisons et des plaques, souvent réalisées en céramique de couleur turquoise, sont très communes dans l'Égypte moderne. Toutefois, beaucoup d'Arabes, chrétiens ou musulmans sunnites, regardent celle-ci comme un symbole de superstition : ils pensent que seul Dieu les protège et que la khamsa est donc un totem lié à de l'idolâtrie, ce qui est un péché majeur dans l'islam.

En Israël :

Khamsa sur un mur portant l'inscription behatzlacha, littéralement « bonne chance » ou « puisses-tu réussir »

La khamsa est populaire en Israël auprès des Juifs comme des Arabes. Les Juifs ne la considèrent pas comme ayant des attaches islamiques autres que le nom partagé avec la langue arabe. Parmi les juifs, le poisson est considéré comme un symbole de chance, c'est pourquoi beaucoup de khamsas y sont complétées par des figures de poissons. Les khamsas sont également incorporées dans des plaques murales, des trousseaux et des colliers. Parfois, elles portent une inscription de prières juives comme la Chema Israël, la Birkat habayit (bénédiction du foyer) ou la Tefilat haderekh (prière du voyage).

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 Gitans : la loi française crée le citoyen de seconde zone.  Site rue89.com

Karim Dridi découvre la réalité des Gitans.

En savoir plus sur les Gitans, les Roms, les Manouches.

 

Karim Dridi découvre la réalité des Gitans et une interview d’Alain Fourest, dirigeant de  l'association Rencontres Tsiganes à Marseille.
 

La découverte de la réalité des Gitans :

« Avant d'interviewer Alain Fourest, de l'association Rencontres tsiganes, et de réaliser  Khamsa, les mots Tzigane et Gitan rythmaient exclusivement avec l'idée romantique d'un folklore et d'une musique inventée par ces gens du voyage. Leur quotidien, d'humiliations en discriminations, est pourtant à mille lieues de ces images d'Epinal. (Voir la bande-annonce de « Khamsa »)

Comme la plupart de mes concitoyens, j'étais loin de savoir que ces « Gypses », nomades sympathiques, voleurs de poules dont le grand Victor Hugo s'était servi pour épuiser son roman-fleuve « Notre Dame de Paris », sont devenus, qu'on le veuille ou non, des citoyens Français de notre belle république.

En préparant le film, en le tournant et aujourd'hui où je me prépare à accompagner sa sortie (8 octobre en salles), j'ai découvert une réalité tzigane française à mille lieux des clichés d'un peuple de musiciens qui n'existerait que dans nos livres et qui à la nuit tombée viendrait se produire dans nos salles de concert pour, au matin, s'évanouir dans les brumes de notre imagination.

A l'heure de L'Europe des Nations, il est grand temps de reconnaître et d'accepter cette minorité qui vit sur le sol Français depuis près de cinq siècles. C'est à cette tâche que travaille l'association Rencontres Tsiganes, dirigée à Marseille par Alain Fourest, qui m'a accordé cet entretien vidéo.

Alain Fourest, qu'est-ce qui vous motive à agir pour la cause des gitans ? »

Voir  la vidéo de l’entretien d’Alain Fourest : clic ICI

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En savoir plus sur les Gitans, les Roms, les Manouches :

site www.gitans.fr

Les Gitans

Si le nom de 'Gitan' est donné chez nous à l'ensemble des populations d'origine tsigane, il n'appartient légitimement qu'à un seul groupe, de loin le plus nombreux et le plus implanté aux Saintes Maries de la mer. L'Espagne fut longtemps leur pays de prédilection : leurs noms de famille en gardent la trace, comme leur dialecte : 'le kâlo', malheureusement en voie de disparition ... Les femmes sont brunes, les hommes ont le teint bazané. Ils se disent soit, 'Catalans', soit 'Andalous', suivant le lieu de leur principal établissement. On les trouve par dizaines de milliers dans le Midi de la France, où certains sont sédentarisés depuis plusieurs années, voire depuis plusieurs générations. Mais il y a aussi des bidonvilles Gitans, dont la population a décuplé avec l'arrivée de nombreux gitans établis en Afrique du Nord.

Ce sont les Gitans qui ont donné à l'Espagne le meilleur de l'Art Flamenco, mais aussi des danseurs célèbres (Luisiuo, Imperio Argentina, Carmen Amaya, Lola Florès et la Chunga), ainsi que des générations de grands toreros. Et à la France un guitariste inspiré : Manitas de Plata.

Les Roms

Ce sont les plus aisément reconnaissables, car leurs femmes continuent à porter les traditionnelles jupes multicolores qui leur tombent jusqu'aux pieds et quand elles sont mariées, un foulard noué sur la tête. Les plus riches arborent des colliers de pièces d'or, qui constituent le trésor de la tribu. Beaucoup disent la 'bonne aventure', tandis que les hommes sont rétameurs, chaudronniers ou doreurs. Ces professions les incitent à résider dans les banlieues industrielles, notamment à Paris, Lyon et Lille.

C'est le groupe qui a le plus jalousement préservé son originalité : sa langue (proche du sanskrit), ses traditions, ses légendes. Après avoir traversé l'Europe Centrale, les Rom se sont aujourd'hui répandus dans le monde entier, du Canada à l'Australie et à l'Afrique du Sud.

Les Manouches

Les Manouches (et leurs cousins les Sinti), ne se distinguent guère que par la moustache -ou bien encore la petite barbiche caractéristique- qu'arborent la plupart des hommes. Les plus pauvres sont vanniers, et ont conservé les roulottes à chevaux ; les autres sont marchands forains ou récupérateurs de ferraille. Les Manouches ont longtemps séjourné en Allemagne et portent des noms germaniques (ex : Django Rheinhardt) ; les Sinfi conservent la marque de leur passage dans le Piémont (ex : la famille Bouglione). Tous ont une véritable passion pour la musique, et c'est parmi eux que se recrutent les virtuoses des célèbres orchestres 'tsiganes'.

  site www.routard.com

Le guide du Routard : Gitans, Manouches et Tsiganes : la route du Rom

Les origines : clic ICI

Les caractéristiques : clic ICI

Entre ostracisme et reconnaissance : clic ICI

Pour en savoir plus : clic ICI

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 Les camps gitans :

A la découverte d’un clan dans un camp lors de la recherche de l’acteur Khamsa : « Bienvenue dans le clan Gorgan, Tsiganes d'Arles ». Témoignages et vidéos.

La « France du sous-sol » dont parle Khamsa. Interview de Karim Dridi et vidéos tournées dans le camp Mirabeau de Marseille.

Marseille: au Ruisseau Mirabeau, camp tzigane devenu bidonville.


 

A la découverte d’un clan dans un camp lors de la recherche de l’acteur Khamsa : « Bienvenue dans le clan Gorgan, Tsiganes d'Arles ». Témoignages et vidéos.

Site rue89.com

 

La « France du sous-sol » dont parle Khamsa. Interview de Karim Dridi et vidéos tournées dans le camp Mirabeau de Marseille.

« Le camp Mirabeau, où je tourne « Khamsa », existe depuis plus de quarante ans, c'est un véritable bidonville, rien n'a changé.

Il faut venir ici pour le croire. Je n'arrive pas à m'habituer à cette misère et je deviens furieux quand je pense que nous ne sommes ni au Brésil, ni au Niger, ni au Cambodge mais à Marseille, la deuxième ville de France.

J'ai passé des mois sur le terrain, à dormir sur place pour écouter le témoignage de tous ces gens. Ceux que je filme, gitans et arabes, sont tous français, pour la plupart nés en France. C'est de cette France du sous-sol dont il s'agit et non pas du tout du folklore gitan et autre. »


Pour en savoir plus et voir les vidéos : site rue89.com


 

Marseille: au Ruisseau Mirabeau, camp tzigane devenu bidonville.

Pour voir les vidéos : clic ICI

« C'est mon ami Sofiane Mameri qui m'a fait découvrir le camp de Ruisseau Mirabeau. Je me souviendrais toujours de ma première impression : UN CHOC ! Non, je n'étais pas entrain d'halluciner, j'étais malheureusement dans la réalité, non je ne m'étais pas télé-transporté au Brésil, j'étais bien en France à Marseille, aujourd'hui en 2008.»

Ruisseau Mirabeau est un lieu dit du quartier de Saint-André, où sont implantés de gros établissements industriels, spécialisés dans le traitement des métaux de récupération. Plusieurs familles de voyageurs (surtout yéniches et manouches, quelques unes gitanes) ont pris l'habitude de stationner au voisinage des ferrailleurs, sur un vaste terrain situé en bordure du chemin du Littoral.

La Seconde Guerre mondiale a mis fin à leur “itinérance”, et après maintes tentatives de les chasser, les pouvoirs publics finirent par tolérer leur existence, à une époque où Marseille ne possédait pas de terrain officiel (schéma départemental des aires de stationnement).

 

“Ces Gitans qui ne veulent pas quitter leur bidonville pour vivre en HLM”

Progressivement, c'est la vie d'un village caravanier de 400 habitants qui s'est organisée. Mais, démunie d'équipements sanitaires et d'électricité, oubliée par la voirie municipale, l'aire est devenue un bidonville de plus en plus inhospitalier. Une seule borne-fontaine fournissait l'eau à 70 familles ! En réalité, c'est une sorte de guerre “d'usure‘ que se sont livrée les voyageurs et la collectivité locale.

On reconnaissait aux premiers le droit de stationner, mais à condition de les ignorer. La même antienne fut longtemps répétée : Ces Gitans qui ne veulent pas quitter leur bidonville pour vivre en HLM, qu'ils se débrouillent !

 

Cependant, tout en développant leur habitat, les voyageurs sont parvenus à s'intégrer au quartier. Ayant échoué à résorber le bidonville et ne pouvant pas installer les voyageurs sur un autre emplacement, la municipalité négocia en octobre 1975 l'acquisition du terrain Ruisseau Mirabeau’, officialisant ainsi sa fonction d'aire de stationnement.

 

Pour la population de Ruisseau Mirabeau, la culture orale qui perdurait à travers le voyage est en voie de disparition. Dans les années 80, 13% de la population aujourd'hui présente sur Ruisseau Mirabeau était encore itinérante. Les déplacements ne s'effectuent maintenant plus que pour rendre visite à des membres de la famille.

 

La population de Ruisseau Mirabeau est sédentaire à presque 100%

Le voyage était l'élément structurant de la vie de ces populations. Il revêtait une fonction économique régulatrice au quotidien (référence au chef de clan ou de famille) et ponctuelle en cas de conflit ou de problème de justice (possibilité de fuite).

Désormais, la population de Ruisseau Mirabeau est sédentaire à presque 100%. Elle a, en quelque sorte, rejoint notre société, et représente une partie de la population française, connaissant très peu ou très mal ses droits et devoirs, restant attachée à sa différence, ou à ce qu'il en reste, puisque les générations actuelles n'ont pas connu le voyage.

Les problèmes des jeunes n'y sont pas différents de ceux des cités alentours : chômage, vols, délinquance (petite et grande), désarroi, illettrisme et problèmes de santé. L'évolution du mode d'habitation a également déstructuré l'organisation clanique et n'a plus favorisé les regroupements familiaux.

Les jeunes sont confrontés à deux sociétés : la leur et celle des ‘gadjé’ (les non-Tziganes), chacune imposant ses propres règles. Ils sont partagés entre l'envie de partir, leur volonté exprimée de ‘vivre comme tout le monde’ et leur peur de l'inconnu, de l'extérieur, de tout ce qui n'est pas ‘Ruisseau Mirabeau’.

 

Une situation économique extrêmement dégradée

Les parents ne transmettent plus un métier aux enfants, qui ne sont pas en mesure d'aller vers l'extérieur pour se former ou travailler (d'où une perte culturelle qui contribue à leur dévalorisation). De surcroît, l'hostilité persistante de la société des gadjés vis-à-vis des Tziganes, réelle ou résultant d'idées reçues, est un facteur non négligeable. L'accueil qui leur est réservé, que ce soit dans la demande d'accès à un logement ou à un emploi n'est pas non plus un facteur incitateur à l'intégration.

Economie et aides sociales : la situation économique des familles est extrêmement dégradée. La principale source de revenus vient des transferts sociaux (RMI, allocations familiales, allocations parents isolés, etc). Seul 7% des actifs ont une activité salarié ‘classique’ et 3% bénéficient de contrats aidés.

Les pratiques souterraines liées à des activités non salariées sont quasi-généralisées. Elles sont exercées également par ceux qui bénéficient du RMI et des diverses allocations. Par ailleurs, le versement de ce RMI n'est pas assorti de contrats d'insertion, tel qu'il est prévu par les textes (en tout 4 contrats signés sur 117 bénéficiaires du RMI).

Les possibilités d'emploi dans des activités sur le site résultant d'initiatives comme la création du Centre Commercial ‘Grand Littoral’, dont ont bénéficié les jeunes des autres cités alentour, ne leur ont pas été offertes : aucune de leurs candidatures n'a même été examinée.

 

Récup”, brocante et ferraillage ne font plus vivre les familles

Si la survie économique des Tziganes était traditionnellement liée à la récupération des déchets industriels, des rebuts de notre consommation et souvent à leur transport et à leur transformation, et si ces pratiques d'intervention, en fin de chaîne économique, étaient reconnues sans être officielles (elles se sont accommodées d'une semi clandestinité pendant des siècles), on voit sur le site de moins en moins d'activités artisanales et commerciales diversifiées (comme la brocante et la vente sur les marchés). En revanche, il existe maintenant une activité presque uniquement tournée vers le ferraillage.

De plus, l'étau des réglementations se resserre autour des Tziganes, la concurrence des productions industrielles a rendu obsolète leur propre artisanat. Les seules activités restantes (c'est-à-dire les pratiques de récupération de ferraille, de métaux non ferreux et de voitures) et ont pris un caractère souterrain, en s'organisant dans une économie de marché parallèle et délictueux.

L'avenir est pour eux encore plus sombre : on sait dès maintenant qu'une réglementation européenne à venir exigera le retour des voitures et épaves dans leurs usines de fabrication.

Leur absence de qualification, leur ignorance (parfois rejet) des circuits de formation et d'emploi risque de les mener à encore plus de marginalisation. Ils devront donc renoncer à ce secteur d'activité ou s'y incruster définitivement de manière clandestine, voire délinquante. »

Farouk.

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 Les profs qui veulent réconcilier l’école et les Gitans : le témoignage de Karim Dridi

« A l'heure ou le cinéma français veut encore croire à l'école républicaine, je découvre en réalisant « Khamsa », (qui sortira le 8 octobre), la dure réalité des enfants français d'origine tzigane. Si l'école est une caisse de résonance où se jouent les grandes questions de notre démocratie, alors je m'interroge sur sa capacité à être à la hauteur de cet enjeu.

Il faut être ambitieux et courageux, et revendiquer nos utopies en travaillant à rendre possible l'existence d'une France républicaine, démocratique et multiculturelle. Pendant toute l'aventure du film, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes qui font un formidable travail sur le terrain. Des travailleurs de l'ombre qui chaque jour luttent pour que l'utopie de notre démocratie devienne possible. »

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 Des réalisateurs contre le ghetto du « cinéma social », Karim Dridi parle du cinéma social :

Site rue89.com


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