Bande annonce, extraits et interview
Distributeur : Diaphana films
Sylvie Verheyde parle de Léora Barbara (Stella)
Sylvie Verheyde parle de Guillaume Depardieu
L’affiche et quelques photos
Bande-annonce, extraits et interview
Bande-annonce
Léora Barbara, Sylvie Verheyde Interview : Stella
Extrait 1
Extrait 2
Sylvie Verheyde est née en 1967. Elle possède une licence en géographie.
Avec ses courts métrages Entre chiens et loups et La Maison verte, Sylvie Verheyde marque les esprits, notamment aux Festivals de Nancy et de Clermont-Ferrand. Son premier long, Un Frère, confronte la banlieue et la capitale, et montre des personnages en marge. Le rôle de Sophie, dévolu à Emma de Caunes, vaut à la comédienne le César du Meilleur Espoir féminin. La réalisatrice lui confie le rôle principal de son film suivant, Princesse, dans lequel elle dirige également Jean-Hugues Anglade. L’évolution de son travail la voit participer à des téléfilms, notamment pour M6 et Arte, pour laquelle elle met en scène Benjamin Biolay et Laura met dans Sang froid. Elle revient au grand écran en 2008 pour Stella qui narre la vie de la fille d’un cafetier lors de son entrée dans un collège bourgeois, dont elle assume la part autobiographique. Jeune talent du cinéma français, Sylvie Verheyde porte la voix des milieux populaires et du pittoresque intime.
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Huit ans que vous n'aviez pas tourné pour le cinéma. C'était une peur de replonger sur un projet ciné ou un besoin de temps pour faire autre chose ?
S.V : C'est un enchaînement de choses... En fait, j'ai fait Princesses, ensuite on m'a demandé de faire un Combat de Femme et comme je voulais faire tourner Raphaëla Anderson, qui jouait dans Baise-moi, ça tombait bien puisque le sujet s'y prêtait donc j'ai dit oui. Il a fallu que je réécrive le scénario donc c'était de la télé mais dans de bonnes conditions. Après, ce film a été censuré, il n'est pas passé sur M6 mais paradoxalement c'est mon film qui a été le plus vu parce que c'était sur les lesbiennes et il a été vendu aux États-unis. Il a fait énormément de festivals et donc il a été beaucoup vu à l'étranger. Ensuite je me suis attaqué à un film qui s'appelle Scorpion, qui m'a pris beaucoup de temps, j'ai fait toute la préparation... Le film avait été écrit pour Joey Starr et en fait, trois semaines avant le tournage, le film s'est arrêté. Ça m'a quand même bouffer quatre ans. Soi-disant Joey Starr n'était pas bankable... Donc on m'a donné le choix de le faire, mais avec un acteur bankable. J'ai longtemps réfléchi et j'ai refusé, vendu les droits de mon scénario et le film s'est fait avec Clovis Cornillac. Voilà. Et puis ensuite j'avais un projet perso, qui partait aussi d'un acteur comme pour plusieurs de mes films, pour Benjamin Biolay... Je sortais de l'expérience de Scorpion et Benjamin n'avait jamais tourné au cinéma, je me suis dit que ça allait être la même chose. Donc je suis directement allée vers Arte, comme ça j'étais sûre de le faire sans que l'on me maintienne dans un circuit (téléfilm Sang froid avec Benjamin Biolay et Laura Smet - Arte).
La part de fiction du film est-elle plus importante ou aussi importante que la part autobiographique du film ? On sent l'authenticité du propos et quels sont les éléments qui ont été ajoutés au récit original... ?
S.V : Le film est très autobiographique, c'est à dire que les faits sont vrais. Après quand on écrit ou quand on filme, il y a toujours cette fiction qui vient, ne serait-ce que pour organiser les choses. Mais tout est vrai... Ce n'est justement pas un premier film parce que je n'aurai pas eu le recul nécessaire si je l'avais fait en premier film. Ce que je voulais, c'était vraiment avoir le regard de la petite, faire un film à hauteur d'enfant et je pense que si je l'avais fait en premier, on aurait plus senti le regard d'adulte sur un enfant qu'un simple regard d'enfant.
N'est-il pas difficile justement, lors du tournage, de prendre ses distances avec des situations et des personnages qui vous sont si proches... ? Ou peut-être que votre sensibilité vis-à-vis de votre propre vécu a facilité la tâche ?
S.V : Au final, je crois que ça a facilité plein de choses parce qu'en fait ce sont beaucoup de souvenirs donc j'ai des images, des ambiances qui étaient très précises dans ma tête. Ça m'évitait de me poser certaines questions et en même temps c'était un peu plus difficile à l'écriture. Mais une fois que tout était écrit, tout est devenu un film et plus vraiment une histoire à moi. Le fait qu'il y ait une petite fille que je dois diriger m'a permis de prendre de la distance. De projeter sur elle plus que sur moi.. La petite m'a vraiment aidée.
Aviez-vous, dès l'écriture du scénario, un idée des comédiens que vous vouliez pour les parents ? Où même pour les autres personnages ? Karole Rocher, Benjamin Biolay ou Jannick Gravelines ont des comédiens avec qui vous semblez aimer travailler... Ils vous rassurent ?
S.V : Oui ! Oui, ça me rassure, ça me motive et ça va plus vite ! Ce sont des gens avec qui j'ai des relations amicales donc forcément cela fait des raccourcis et me permet d'approfondir mieux les choses. Très rapidement Karole s'est imposée et Benjamin est arrivé aussi très rapidement.
Sylvie Verheyde parle de Léora Barbara (Stella)
Et la jeune Léora Barbara ? Comment l'avez vous découverte ?
S.V : J'ai cru que ça allait prendre vachement de temps et en fait je l'ai vue dès la première semaine de casting... On avait décidé, avec mon directeur de casting de faire à la fois du casting sauvage et des agences. C'est lui qui l'a vu la première semaine et j'ai donc regardé son entretien filmé et je savais que c'était elle ! D'abord il y avait une forme de ressemblance et familiarité. Pour être honnête, je voulais tout de même qu'elle me ressemble un peu et qu'elle soit une petite brune. On ne se positionne pas pareil dans une classe quand on est grande et blonde et quand on est petite et brune ! Pour le propos, cette familiarité était importante. Ensuite, par rapport à tous les enfants castés, elle était très différente. C'est à dire qu'elle était intimidante, mystérieuse... Par exemple, durant le casting, on leur demandait de danser et elle a refusé. Mais sans provocations: "c'est non". Il s'est passé un truc ! Je savais que c'était elle donc on a ensuite passer des essais mais sachant que j'étais hyper partisane, je l'ai avantagé à fond pour qu'elle réussisse ses essais ... Il a ensuite fallu convaincre le producteur et on a donc donné le scénario à sa mère mais elle a refusé ! Et là ce fut une grosse déception et heureusement mon producteur est revenu à la charge en disant qu'il fallait insister. La mère trouvait non seulement le scénario assez dur mais aussi tout ça lui rappelait son histoire à elle et donc elle ne voulait pas que sa fille soit associée à ça. Finalement j'ai revu la mère, on a discuté et tout s'est bien passé. Avec Léora, j'ai ensuite fait quelques répétitions, juste toutes les deux et après c'était magique. Sur le plateau elle était hyper courageuse, hyper bosseuse, elle se gérait toute seule... Comme dans le film. Quand c'était un peu trop dur, elle allait jouer au flipper puis elle revenait ! Elle était même très intimidante pour les autres comédiens parce qu'elle avait une sorte de détermination incroyable. C'est une petite fille très intelligente et donc en plus je n'avais jamais l'impression de tourner des scènes à son insu. Elle comprenait parfaitement les enjeux des scènes et donc sur le plateau, au final, on ne se parlait pas ! Ou très peu... On avait un rapport très particulier. Et elle avait un caractère qui faisait que j'étais la seule à pouvoir lui demander des choses mais comme je ne l'inondais pas d'informations...
« Léora Barbara, dont c’est le premier long métrage, confère mystère, énergie et intensité au personnage de Stella. Au-delà de ses tribulations, on devine la richesse de son monde intérieur, et surtout on apprend à regarder avec ses yeux. »
Positif (décembre 2008)
« Stella n’est à sa place ni dans le café au milieu des adultes, ni à l’école dont elle ne maîtrise pas les codes, ni même dans le Nord, où elle devient la petite fille de riches. Mes personnages sont décalés partout où ils se trouvent. D’où cette quête de figures protectrices, cette hantise de trouver sa place qui parcourent tous mes films. »
Sylvie Verheyde
Sylvie Verheyde parle de Guillaume Depardieu
Le film sort quelques semaines après la mort d'un des comédiens du film, Guillaume Depardieu. Vous êtes malheureusement l'une des dernières réalisatrices à avoir collaborer avec lui et on entend beaucoup que c'était un homme dans un combat perpétuel... Quelle a été votre expérience avec Guillaume ?
S.V : Extraordinaire. C'est à dire que je lui ai proposé le rôle, un petit cependant... Il a accepté parce que ça lui plaisait et à partir du moment où il a accepté, il m'a dit qu'il allait être mon ange gardien. Je me suis dit que c'était bizarre... (rires) mais en effet il a été mon ange gardien. Il a été parfait. D'abord il m'a amené, super gentiment, les pantalons que portaient son père et Daewere dans Les Valseuses! Pour moi, c'était hyper touchant. Après on tournait dans un café en banlieue qui ressemblait un peu au repère du Capitaine Crochet ! (rires)... Enfin les gens buvaient vraiment de l'alcool sur le plateau. Lui n'en a pas bu une seule goutte alors qu'il avait eu pas mal de problèmes avec l'alcool. Il venait même quand il ne tournait pas. Gentil, présent, facile à diriger et hyper généreux. Il a été le prince charmant ! Je l'avais pris pour ça et il l'a été... Et il a vraiment su créer un vrai rapport avec Léora.
Benjamin Biolay (le père de Stella)
Benjamin Biolay, né le 20 janvier 1973 à Villefranche sur Saône, est un chanteur français. Il se fait remarquer par le grand public en co-composant un album d'Henry Salvador en compagnie de Keren Ann, notamment la chanson Jardin d'Hiver. Benjamin Biolay a sorti le 19 octobre 2009 un nouvel album La Superbe.
Benjamin Biolay avait déjà travaillé avec Sylvie Verheyde pour le téléfilm Sang Froid (Arte)
« Pour Benjamin, il y avait un enjeu supplémentaire parce que c'est vraiment un contre-emploi ! Parce que c'est quand même un chanteur rive gauche... Qui se retrouvait à jouer un prolo patron de bar ! Donc on a fait quelques répétitions tous les deux et après ça a été très bien. Puis comme j'avais créer un mélange dans le café entre acteurs et non acteurs, il y avait une ambiance qui mettait les comédiens dans le bain ! »
Sylvie Verheyde
Karole Rocher (la mère de Stella)
Karole Rocher débute sa carrière de comédienne en 1995.
« Karole Rocher joue dans tous mes films. Je me reconnais dans son mélange de fragilité et de violence extrême. On a un vécu commun qui nous permet de prendre des raccourcis. »
Sylvie Verheyde