LES FILLES NE SAVENT PAS NAGER

l'histoire

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éclairage

Lise, jeune adolescente qui rêve de partir à la mer, est en plein deuil familial. Elle n'a d'autre échappatoire que la correspondance qu'elle entretient avec Gwen, sa meilleure amie. Celle-ci vit en Bretagne au sein d'une famille de marins pêcheurs en pleine crise. Au fur et à mesure de leur correspondance, les deux jeunes filles vont s'apercevoir qu'elles n'ont plus rien à se dire. Une rupture d'autant plus violente que l'attachement était grand.
 

haut de pageFRANCE - 2000  - 1H 41

Réalisatrice : Anne Sophie BIROT
Interprètes
: Isild LE BESCO - Karen ALYX - Pascal BUSSIERES - Marie RIVIERE

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Voici ce qu'en a pensé un critique - Cela n'engage que lui, mais peut vous éclairer

Partie du personnage de Lise, A. S. Birot, s'est penchée sur cette période particulière et difficile qu'est l'adolescence. Lise incarne une jeune fille mal dans sa peau, qui vit un drame familial et Gwen, plus développée physiquement, pense déjà aux garçons.
Deux adolescences, deux univers ; cela se traduit à l'écran par un travail sur le double point de vue qui suit tantôt l'une ou l'autre des actrices, et permet de saisir tous les rouages de cette incompréhension.Le film est co-écrit avec Christophe Honoré, jeune romancier qui a écrit plusieurs livres pour enfants et quelques romans ( L'infamille, La Douceur).
Originaire de Bretagne et ayant l'habitude de traiter du deuil et des conflits familiaux, en y mêlant toujours un peu d'humour décalé (humour suggéré par le titre du film qui fait semblant d'être léger), il était la personne idéale pour collaborer avec A.S. Birot.
Après un long casting (plus de 300 filles), la réalisatrice a choisi ses deux comédiennes pour leur facilité à jouer " ensemble " : " Il y a eu quelque chose d'évident, une sorte de grâce. Elles se répondaient, s'écoutaient ". Après le succès de "La Puce" et de "Sade", la jeune I. Le Besco n'en est plus à sa première expérience, contrairement à sa partenaire, K. Alyx.
Diplômée de la Femis, A. S. Birot signe ici son premier long métrage qui révèle non seulement un scénario bien écrit, mais aussi une véritable direction d'acteurs.

ANNE SOPHIE BIROT - CAROLINE VIGNAL
Chroniques d'adolescences
La force du doute

Toutes deux issues de la Femis, Caroline Vignal et Anne-Sophie Birot sortent leur premier film sur le même thème : l'adolescence difficile de jeunes filles fragiles.


Hasard ou coïncidence ? Anne-Sophie Birot et Caroline Vignal étaient élèves à la Femis, dans la même promotion. Toutes deux ont suivi la section scénario, sont aujourd'hui réalisatrices, et c'est à quelques semaines d'intervalle que leur premier long-métrage sort sur les écrans. Deux films qui traitent de l'adolescence.
Leur film ne leur ressemble pas. Avec « les Autres Filles », Caroline Vignal a signé une chronique tout en retenue. Solange, son héroïne, est une gamine qui parle peu et affiche sans cesse une mine boudeuse. Pour cette ado, la vie ressemble à la chanson de Gainsbourg, « Di Doo Dah », à l'origine du titre et de la BO du film. Difficile de s'imaginer qu'un de ces quatre, ça va lui arriver. Quoi ? La perte de sa virginité. Avec des dialogues francs mais une mise en scène pudique, Caroline Vignal filme cette fameuse « première fois » en ellipse. Dans « Les filles ne savent pas nager », on discutaille moins. Du coup, on agit plus. Enfin, une des deux filles agit. L'autre contemple et compare. Les filles en question, ce sont Lise et Gwen, deux copines d'enfance que leur adolescence sépare sans qu'elles aient vu venir le danger. Anne-Sophie Birot traite son sujet à bras-le-corps, de façon plus fougueuse.
Après « La vie ne me fait pas peur », de Noémie Lvosky, et « la Puce », d'Emmanuelle Bercot, l'an dernier, l'adolescence s'impose comme le sujet favori de nombre de jeunes réalisatrices. La constatation énerve ou délie les langues. « J'ai écrit le scénario des "Autres Filles" lorsque j'étais encore à la Femis, explique Caroline Vignal. A l'époque, je voulais creuser ce sujet pour des raisons personnelles. Je me sentais encore ado. Le manque d'originalité du thème m'importait peu. » Anne-Sophie Birot avait, elle, un « besoin viscéral de traiter ce thème à cause d'une adolescence très compliquée ».
« Je mentirais si je racontais avoir trouvé ma voie très tôt, en découvrant le chef-d'oeuvre d'un réalisateur génial », explique Anne-Sophie Birot. Ecrire à tout prix, voilà ce qui la fait d'abord courir. Après l'IEP de Grenoble dont elle sort à 20 ans, un petit tour par le journalisme la laisse sur sa faim : « Je faisais des critiques de théâtre. Cette position de juge me mettait mal à l'aise. » Elle part sillonner le continent américain pendant un an, des petits carnets dans les poches pour croquer l'insolite qui surgit parfois au coin de la rue. De retour en France, elle s'installe à Avignon, et découvre véritablement le cinéma lors d'un petit festival franco-américain qui se tient dans la cité des Papes. « Je prenais des cours de théâtre, mais la direction d'acteurs commençait à m'intéresser. Grâce à cette manifestation, j'ai rencontré des réalisateurs. Je me suis dit qu'ils avaient l'air normaux et que s'ils faisaient ce métier, je pourrais peut-être le faire aussi. » Elle passe le concours de la Femis, le loupe une première fois. Remet le couvert et l'obtient. Section scénario : « Le scénario est la base du cinéma. Je pourrais écrire des scénarios et ne plus filmer. »
A la même époque, Caroline Vignal se cherche aussi. « Entre 15 et 18 ans, j'ai vécu en Tunisie, où je m'ennuyais copieusement. Regarder des cassettes de classiques américains était l'une de mes seules distractions. J'ai commencé à songer à la réalisation mais je ne m'en sentais pas capable. » De retour à Paris, l'étudiante en fac de lettres entend parler de la Femis : « Jusque-là, j'étais coupée de tout, je ne savais même pas que ça existait. » Elle est reçue du premier coup, section scénario elle aussi. « Le côté collectif de la réalisation me faisait peur. Mais peu à peu, en écrivant mon scénario de fin d'études, j'ai eu envie de le mettre en scène moi-même. »
Débarrassées de leur passé, c'est promis, elles ne parleront plus de l'adolescence. « Mon prochain film s'appellera "Caboche", c'est tout ce que je peux dire », dit Anne-Sophie Birot. D'un coup, Caroline Vignal n'est plus guère prolixe : « On ne parle plus de la passion amoureuse comme le faisait François Truffaut. C'est un sujet qui m'intéresserait. »

Elodie Lepage
 

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