Le Géant de Fer

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éclairage

pour mieux comprendre

Octobre 1957. Amérique du nord.
Un robot géant, de fer, extraterrestre, tombe du ciel. Hogart, petit garçon de neuf ans, et un jeune sculpteur-ferrailleur se lient d'amitié avec ce géant qui provoque d'étranges événements.
En cette période de guerre froide, le gouvernement croit à une attaque ennemie et dépêche l'armée pour anéantir ce géant de fer. Hogart et le jeune artiste s'efforcent de cacher la créature…

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USA -1999 - ANIMATION - - 1H 25 - VF

Réalisateur : Brad BIRD
Scénario:Tim MC CANLIES
Voix: USA: Jennifer ANISTON - Harry CONNICK Jr - Vin DIESEL
France: Dorothée JEMMA - P.F PISTORIO - Ph VINCENT
Musique: Michael KAMEN

 

 

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Voici ce qu'en a pensé un critique - Cela n'engage que lui, mais peut vous éclairer
Voilà les fêtes de Noël qui approchent. Et, avec elles, tout un cortège de films guimauves fortement de saison. Heureusement, une bonne partie de ces œuvres pathétiques seront filtrées par les distributeurs pour finir directement dans les vidéos clubs. En attendant, un grand nombre d'entre elles seront dans les salles durant les semaines de décembre. Calibrés pour cette période donnée, au même titre que : dinde, foie gras, et champagne.
Il n'y aurait pas vraiment de mal à ça (à chacun sa fête !) si tous ces films ne venaient pas obscurcir le paysage cinématographique et empêcher ainsi d'autres, plus méritants, de se montrer à nous.
Le Géant de Fer fait partie de ces petites perles. Ni puéril, ni trop adulte, ce petit bijou d'animation devrait (dans l'espoir qu'il ne passe pas inaperçu) parvenir au miracle de réunir dans un même regard admiratif petit rêveurs et grands exigeants. Par sa simplicité tout d'abord car le réalisateur Brad Bird, nous convie finalement à une histoire tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans le monde de l'animation : celle d'une amitié. Une belle et grande amitié entre Hogarth, petit gamin rêveur et gouailleur et un géant de fer. Un immense robot tombé du ciel dans un petit ville de l'Amérique de la fin des années cinquante. Ce qui n'est pas anodin puisque c'est ici que le film s'adresse aux "grands exigeants".

Si cette époque particulière est choisie, c'est pour le climat qui y régnait. Celui de la guerre froide. Période étrange, pleine de méfiance envers la Russie, de concurrence via l'espace, de peur de la bombe et de propagande… Tout cela Bird le met en scène. Il le dénonce même (la dénonciation n'est pourtant pas un concept très "porteur" ou du moins "porté" par le film d'animation) montrant le ridicule vers lequel la parano entraînait la population. Il montre, ainsi, les petits films institutionnels créés pour les écoles, qui enjoignaient les enfants à se glisser sous les tables, les mains sur la tête, pour se protéger des bombes. Cela, plus quelques personnages qui voient les rouges à leur porte et la conspiration dans les foyers américains, et voilà une caricature sympathique, cela va de soi, d'une certaine société américaine.
A cela viennent s'ajouter des références émues à cette génération par le biais des comic books et de la télévision. Car il n'a pas d'origine, ce grand robot (Et c'est tant mieux d'ailleurs, cela aurait pu rendre l'histoire un peu bête). Il vient des étoiles, simplement, ce qui peut prêter à quantité de spéculations pour Hogarth (Non mais, quel nom !) qui voit en lui autant Superman (très en vogue à cette époque) qu'un robot de combat ou l'une des créatures qui peuplent les films de science-fiction de série Z qu'il regarde à la dérobée. Le géant peut être tout ce que Hogarth veut et par répercussion, tout ce que les enfants devant le film veulent… Un ami imaginaire.
Le film ne mériterait pas tant d'éloges s'il ne comprenait aussi un certain nombre d'éléments essentiels. Tout d'abord, une animation hors paire avec un design plein de rondeurs très intéressant, assez loin des visages trop lisses et droit des concepteurs Disney ; il fallait bien que la confrontation ait lieu à un moment ou un autre !
Le robot à lui même une forme assez séduisante. Assez simple et proche du style art déco. Il offre ainsi un contraste intéressant avec les forêts du Maine (fort bien reproduites) dans lesquelles il se cache une bonne partie du film. Mais le trait le plus fort qui lui est apposé est bien ce comportement de perroquet qui lui fait reproduire le moindre geste de l'enfant. Ce qui, à sa taille gigantesque, peut amener les dégâts que l'on peut imaginer. Dans ces moments, le film fait preuve d'un humour qui ne laissera personne indifférent… quelque soit votre âge (j'ai testé pour vous !) N'hésitez pas, vous ne le regretterez pas.
Cerise sur le gâteau, il n'y a pas les habituelles et agaçantes chansons nian-nian ! Merci infiniment au réalisateur !

Yves Le Corre

UN GÉANT DE L'ANIMATION

Aux Etats-Unis, en 1957, la paranoïa est à son comble : le rock'n'roll trouble la jeunesse, les images de martiens envahissent la télévision, la menace de la bombe atomique est omniprésente, les Russes ont envoyé dans l'espace leur Spoutnik. La guerre froide bat son plein et un robot géant tout en fer débarque des cieux dans la bourgade de Rockwell, dans l'état du Maine. Un comble, non ? Heureusement pour lui, les premiers à le voir, sont un vieux pêcheur farfelu et un jeune garçon téméraire : Hogart Hughes qui va se lier d'amitié avec le robot géant et devenir, selon ses propres termes " l'enfant le plus chanceux d'Amérique " ! LE GEANT DE FER est donc la fable d'un robot "extra-terrestre" et d'un jeune garçon : une version dessin -animé d'E.T ? A la différence près que cet " E.T " en ferraille évolue dans un climat de psychose guère favorable à des relations détendues et amicales et qu'il ne passe guère inaperçu, il dévore tout ce qu'il trouve en fer : des antennes de télé à la centrale électrique, en passant par les vieilles carcasses de voitures !
Le géant casse le rideau de fer !
 

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PLUSIEURS NIVEAUX DE COMPRÉHENSION

On peut se procurer la cassette du film " Le géant de fer "; cependant c'est un film réalisé pour le cinéma, se contenter de le voir à la télévision revient à se priver d'une grande partie de sa richesse et de beaucoup d'émotions.

Le film s'inspire de la nouvelle " The Iron Man ", écrite en 1968 par le poète anglais Ted Hughes, dont l'idée force est qu'il ne faut pas, par principe, rejeter un être si différent soit-il, parce qu'il n'est pas forcément un danger et peut même être d'un grand secours.

Souvent, un film inspiré d'un livre déçoit; ici… c'est bien mieux : une réalisation différente du style Disney (il n'y a ni chanson, ni numéro de danse, ni petits animaux pour jouer les comiques) et une adaptation libre et ambitieuse.
Le réalisateur a bien réussi, par exemple, l'expression des sentiments du géant par le seul jeu de ses yeux au milieu d'un visage métallique figé.

Deux idées à retenir :
Les enfants peuvent nous aider à vivre ensemble car ils n'ont pas tous les a priori des adultes.
Nous ne sommes pas à l'abri d'un suicide collectif avec l'arme nucléaire et son contrôle peut nous échapper.

Voilà une bien belle production de Warner, qui a compris qu'on ne combat pas le Géant Disney avec ses propres armes ! Avec "Excalibur l'épée magique", leur précédente réalisation, Warner marchait sur un terrain déjà conquit par Disney, tout en ne se donnant pas les moyens de gagner leur pari. Les personnages n'étaient pas très attachants, l'histoire pas très originale et finalement ce fut un flop.
Pour le Géant de fer, c'est une autre histoire. Le scénario, tiré d'un livre de Ted HUGHES, comporte deux niveaux de compréhension. Le premier, pour les enfants (c'est quand même eux le public visé !), est une jolie histoire d'amitié, refoulant les différences et la haine. Beau message. Le second, pour les adultes donc, est une sorte d'analyse de l'Amérique de la guerre froide. Paranoïa, peur de la bombe et des russes, crainte de la télévision qui divise les familles, la peur que les martiens débarquent, ... Tel est le climat de cette époque. Et le film s'en joue bien !
Une fable superbe, où la sobriété du dessin sert à merveille un propos intelligent, non violent et moral. Un anti-Pokémon en quelque sorte ...

DVD.Net

Livre en français : le géant de fer de Ted Hughes illustré par Jean Torton
Gallimard jeunesse , Folio cadet n° 295
Livre en anglais : the iron giant de Ted Hughes illustré par Andrew Davidson
Faber and faber
Audio-cassette : the iron man de Ted Hughes
Audiobooks Faber - Penguin

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