Un enfant de Calabre
l'histoire références essentielles ils ont fait le film éclairage En 1960, les Jeux Olympiques se déroulent à Rome.
Pendant ce temps-là, dans un village de Calabre, le jeune Mimi s'entraîne à la course, jour et nuit. Il court, pieds nus, par les champs, par les bois et chaque matin, défie le car de ramassage scolaire.
Cela n'est pas du goût de son père, Nicola, qui trouve cette débauche d'efforts inutile et préférerait le voir étudier.
Heureusement, Mimi a deux alliés: sa mère et le vieux chauffeur de car, Felice, qui a été lui-même champion de course à pied avant qu'un accident le rende boiteux.
Italie-France - 1987 - 1h46 - VO et VF
Réalisateur : Luigi COMENCINI
Scénario : L. COMENCINI - U. PIRRO - F. COMENCINI - D. CASILE
Image : Amaldo CATARINI
Musique : Antonio VIVALDI
Interprètes : Gian Maria VOLONTE - Diego ABATANTUONO - Thérèse LIOTARD - Santo POLIMENO - Giada FAGGIOLI - Jacques PEYRAC
Filmographie
1948
De nouveaux hommes sont nés
(Prohibitio rubare)
1952
Heidi
(Heidi)
1953
Pain, amour et fantaisie
(Pane, amore e fantasia)
1954
Pain, amour et jalousie
(Pane, amore e gelosia)
1955
La belle de Rome
(La bella di Roma)
1961
Quand la guerre finira
(Tutti a casa)
1961
A cheval sur le tigre
(A cavallo della tigre)
1963
La ragazza
(La ragazza di bube)
1965
Les poupées
(Le bambole)
1965
Le partage de Catherine
(La bugiarda)
1965
Don Camillo en Russie
(Il compagno Don Camillo)
1967
L'incompris
(L'incompreso)
1968
Les Russes ne boiront pas de coca-cola
(Italian secret service)
1969
Casanova, un adolescent à Venise
(Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, veneziano)
1972
Les aventures de Pinocchio
(Le avventure di Pinocchio)
1972
L'argent de la vieille
(Lo scopone scientifico)
1974
Un vrai crime d'amour
(Delitto d'amore)
1974
Mon Dieu, comment suis- je tombé si bas ?
(Dio mio, como sono caduta in basso?)
1975
La femme du dimanche
(La donna della domenica)
1976
La fiancée de l'évêque
(Quelle strane occasioni)
1977
Qui a tué le chat
(Il gatto)
1977
Mesdames et messieurs, bonsoir
(Signore, signori buonna notte)
1978
Le grand embouteillage
( L'ingorgo, una storia impossible)
1980
Eugenio
(Voltati Eugenio)
1982
L'imposteur
(Cercasi Gesu)
1984
Cuore/les belles années
(Cuore)
1986
La storia
( La storia)
1987
Un enfant de Calabre
( Un regazzo di Calabria)
1987
La Bohème
1989
Joyeux Noël, bonne année
( buon natale, buon anno)
1991
Marcellino
(Marcellino)
Luigi Comencini a reçu en 1987 un lion d'or à Venise pour sa carrière.
LE CINEMA ITALIEN
Dans le superbe livre qu'il consacre au cinéma italien, Jean A. Gili distingue de 1945 à nos jours trois périodes :
- de 1945 à 1959 le néoréalisme,
- de 1960 à 1980 l'âge d'or du cinéma italien,
- de 1981 à 1996 les incertitudes du temps présent.
On comprend dès lors que la situation du cinéma italien à l'aube du troisième millénaire n'est pas des plus brillantes. Mais a-t-on le droit d'en conclure comme certains le font un peu rapidement que ce cinéma est mort ou, dans une moindre mesure, qu'il n'a plus d'avenir ?
Bien sûr il n'est plus ce qu'il a été pour la bonne et simple raison que de nombreux grands auteurs et acteurs ont disparu. Sans dresser une liste exhaustive, on peut citer de Sica, Rossellini, Fellini, Mastroianni ou Gassman… D'autres, toujours vivants mais âgés, sont moins créatifs - c'est le cas d'Antonioni qui est malade - ou ont abandonné la réalisation comme Comencini.
Et si les films sont encore réalisés en quantité non négligeable, du fait d'un système d'aide trop laxiste ou lié au clientélisme, ils ont souvent peu d'intérêt. La qualité n'est donc pas toujours de la partie.
Une autre explication des difficultés du cinéma italien, c'est le contexte économique : la concurrence des films américains dans une période où la relève a du mal à se faire ainsi que celle de la télévision avec la RAI et Berlusconi qui non contente de freiner la production a entraîné la fermeture de nombreuses salles.
Le tableau n'est pourtant pas complètement noir. En effet la relève est assurée par des réalisateurs qui s'ils ne sont pas nombreux n'ont rien à envier à leurs illustres prédécesseurs pour ce qui est du talent. C'est le cas de Nanni Moretti révélé en 1976 avec un film à tout petit budget tourné en super-8 "Io sono un autarchico" (Je suis un autarcique) et dont le succès s'est vu confirmé en 1978 avec son second film "Ecce Bombo "en compétition au festival de Cannes.
D'autre part la survie du cinéma comique a révélé de nombreux talents : le Toscan Roberto Benigni en 1977 avec "Berlinguer ti voglio bene" de Giuseppe Bertolucci et qui est ensuite passé à la réalisation avec le succès que l'on sait (1994 "Il mostro " ( Le monstre) - 1997 "La vita è bella" ( La vie est belle)), le Napolitain Massimo Troisi qui a réalisé des comédies d'ambiance napolitaine (1981, "Ricomincio da tre" - 1982, "Scusate il ritardo "- 1987, "Le vie del Signore sono finite "- 1991, "Pensavo fosse amore invece era un calesse" - 1994, "Il postino " ( Le Facteur) dont Massimo Troisi, malade, a confié la réalisation à l'Anglais Michael Radford) et le Milanais Maurizio Nichetti qui a été découvert au festival de Venise en 1979 avec "Ratataplan." Il a d'abord travaillé dans le dessin animé avec Bruno Bozzetto avant de passer à la réalisation. C'est son film" Ladri di Saponette" (Le voleur de savonnettes) réalisé en 1989 qui le fera connaître du public français. On pourrait aussi citer Francesco Nuti, Carlo Verdone dont les œuvres sont totalement inédites en France…
Le cinéma dramatique n'est pas en reste avec une volonté de témoignage socio-politique qui s'intéresse à l'histoire récente de l'Italie et à sa réalité contemporaine comme en témoignent "La seconda volta" de Mimmo Calopresti et "La Scuola" de Daniele Luchetti.
On peut, pour terminer, noter l'énergie dont fait preuve le cinéma italien. Les réalisateurs eux-mêmes tentent de faciliter l'émergence de nouveaux talents : Ermanno Olmi a créé l'école de cinéma de Bassano del Grappa, Ettore Scola a créé avec le décorateur Luciano Ricceri le studio El et Nanni Moretti a fondé avec Angelo Barbagello la Sacher Film pour produire des films d'auteur. De plus les initiatives locales ont permis à de nouvelles structures de voir le jour ailleurs qu'à Rome, à Milan, Turin et Naples notamment.
Il reste donc encore des raisons d'espérer mais le cinéma italien pour demeurer vivant doit s'exporter. A quoi bon évoquer la qualité des films s'il n'est pas donné au public l'opportunité de les voir ? Et c'est ce qui se passe actuellement avec une infime partie de la production qui nous parvient. Sans doute peut-on expliquer cela par une certaine frilosité des distributeurs dans un monde où l'argent est roi. Heureusement les festivals spécialisés témoignent de la richesse que nous avons évoquée mais cette opportunité n'est réservée qu'à un nombre trop limité de spectateurs. Quand aurons-nous le bonheur de découvrir le merveilleux "Pane e tulipani " (Du pain et des tulipes) de Silvio Soldini récompensé au dernier festival du film italien de Villerupt ?
D'après Le cinéma italien de Jean A. Gili